Ce roman, écrit par Éric-Emmanuel Schmitt, raconte l’histoire mouvementé d’un enfant juif âgé de 7 ans, Joseph, confié par ses parents à des gens de confiance pendant la seconde guerre mondiale. A travers lui c’est le sort de beaucoup d’enfants juifs de cette époque qui est présenté, c’est aussi le portrait de tous ces hommes et ces femmes d’exception qui luttèrent, au péril de leur vie, pour sauver des enfants juifs en les cachant, en leur fournissant des papiers, en les éduquant aussi. Le père Pons fait partie de ces héros cachés de la guerre, lui qui, non seulement protège les enfants sous une fausse identité avec l’aide de Mademoiselle Marcelle dans la Villa Jaune, mais aussi, qui a soin de collectionner livres et objets propres à la religion juive dans une vieille église afin que la culture judaïque ne disparaisse pas. Il initie même Joseph à sa religion de naissance pour faire de lui le passeur de ces traditions. Un lien très fort va unir ces deux êtres dans ce livre où l’émotion a une place majeure. Joseph se lira également d’amitié avec Rudy, son parrain, un autre enfant juif plus âgé, adolescent rebelle au passé tragique en rupture avec la culture, synonyme, pour lui, à travers son vécu, d’arrestation et de mort. On suit le déroulement de la vie des adolescents au sein de ce refuge, qui semble un havre de paix au milieu de l’horreur générale, jusqu’au moment où la guerre et ses atrocités frapperont à la porte et obligeront chacun à se dépasser.
Je recommande fortement de lire ce livre, d’abord pour son intérêt historique, il nous plonge dans le quotidien, le vécu d’enfants cachés mais aussi des personnes qui s’occupent d’eux sous l’occupation. Il est aussi particulièrement prenant et émouvant : plongés au cœur de l’action, on est au plus proche des personnages dont on ressent les émotions, la peur, la joie, la tristesse, la colère aussi ou bien les sentiments comme l’amour et l’amitié. Enfin, il est un hommage à tous ces hommes et ces femmes qui ont aidé des milliers d’êtres humains destinés à la mort simplement en raison de leur religion. Ils savaient qu’ils risquaient leur vie, qu’ils pouvaient mourir (le roman le montre) et pourtant ils n’ont pas renoncé, ils ont dépassé leurs limites pour sauver des inconnus, Je trouve cela admirable et dans un monde aussi cruel que le nôtre, ces exemples d’humanité et de générosité font du bien.