Billet d’humeur de Mélody Javault,
Etudiante en B.T.S. Assurance,
portant sur L’Attentat de Yasmina Khadra
Dans ce roman, c’est Amine Jaafari, un brillant chirurgien d’origine algérienne et vivant en Israël qui nous raconte son histoire.
Il vit avec sa femme Sihem qui, elle, est d’origine palestinienne, ils filent le parfait amour et ne manquent de rien jusqu’au jour où un attentat suicide a lieu.
Le docteur Jaafari ayant travaillé toute la journée est appelé d’urgence à l’hôpital pour identifier un corps. Ce corps n’est autre que celui de sa femme, la kamikaze qui s’est fait exploser dans un Fast Food rempli d’enfants. Amine Jaafari ne veut pas croire que ce soit elle qui ait commis l’attentat. Ils étaient tellement heureux tous les deux, il s’en serait rendu compte si elle était devenue extrémiste…
Après avoir reçu une lettre brève de sa femme qu’elle a écrite avant de se suicider, Amine est dans l’obligation de reconnaître que Sihem est bien l’auteur de ce terrible geste.
Tout au long du livre, nous allons suivre cet homme perdu essayant de comprendre pourquoi sa femme a agi ainsi. Nous allons aller à la rencontre de nombreuses personnes, que ce soit de la famille de Sihem ou de celle d’Amine.
Amine vit très mal cette période de sa vie, il lui arrive de devenir fou parce que, lui-même, ne comprend rien à ce qui lui arrive.
Ce livre, haletant, nous invite à vivre de l’intérieur le conflit israélo-palestinien qui a lieu encore aujourd’hui et nous permet de regarder en face les atrocités de la guerre. Il rend sensible ce climat d’hostilité et de rejet de part et d’autre. Amine qui va faire les frais de l’attentat commis par sa femme, en sera aussi la principale victime. Ce roman essaie de nous faire aussi comprendre ce qu’il se passe dans la tête des personnes commettant des attentats et les répercussions que cela peut avoir sur les proches de ces dernières.
Comme vous vous en doutez, ne serait-ce qu’en lisant le titre, ce livre est assez difficile à lire, il nous expose nous et Amine Jaafari à toutes les réalités de la guerre. Nous avons beaucoup de peine pour cet homme car en plus d’avoir perdu sa femme qu’il admirait et qu’il aimait d’un amour passionnel, il est exposé à la haine des habitants de Tel-Aviv, qui pensent qu’il est impliqué et qu’il était au courant de ce que comptait faire sa femme.
C’est tout de même un roman intriguant, la question que l’on se pose du début à la fin est « pourquoi ? ». Comme le répétait Amine, Sihem avait tout pour être heureuse, elle avait un mari qui l’aimait, elle était d’une beauté exceptionnelle, elle ne manquait de rien. Mais alors pourquoi ? Qu’est ce qui a fait qu’un jour elle est allée se faire exploser près de toutes ces personnes qui ne demandaient qu’à vivre ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir en compagnie de son mari.
Oui, je vous invite à lire ce récit : il nous plonge dans la réalité d’un pays déchiré par des tensions très vives entre deux communautés qui s’affrontent et nourrissent l’une envers l’autre des préjugés et une méfiance constante. C’est aussi l’histoire d’un homme désespéré auquel on s’attache parce qu’il essaie malgré tout de rester intègre et fidèle à l’amour qu’il vouait à sa femme, on le suit dans son périple et nous aussi avons envie de comprendre pour quelles raisons Sihem s’est suicidée et a entraîné plus de vingt personnes dans sa mort mais, soyez prévenu : c’est aussi un livre très sombre et difficile à lire car il n’y a pas de transparence et la violence est constante, nous voyons des personnes mourir et, comme Amine, nous sommes obligés de regarder la réalité en face, une réalité aux couleurs du désespoir et de la mort.