A travers ce récit, Amélie Nothomb dresse le portrait d’une société pervertie, pleines de vices et de désillusions, dans laquelle l’homme engendre le mal et la souffrance.
L’univers du roman nous ramène à une des périodes les plus sombres de l’humanité afin de nous rappeler que la cruauté humaine fait partie intégrale de nous et que notre société moderne, médiatisée à outrance, loin de s’être moralement améliorée pourrait, au contraire, s’avérer encore plus malsaine et dangereuse.
Amélie Nothomb nous immisce au sein d’une contre utopie, une société à fonctionnement fasciste très similaire à la société nazie, mais aussi à la nôtre dont elle expose les dangers et dérives. Les enjeux semblent évidents, il s’agit de raconter une histoire pour frapper le lecteur, le faire réfléchir et l’avertir que le pire n’est jamais loin.
Ce roman nous raconte l’histoire de Pannonique, une jeune femme raflée dans un parc et enfermée dans un camp en vue d’une participation forcée à une télé-réalité nommée Concentration.
Elle deviendra rapidement la star du programme grâce à sa pureté et sa beauté. Elle rencontrera au sein de cet enfer médiatisé le meilleur et le pire de l’humain et deviendra un objet de fascination pour Zdéna… Kapo Zdéna sa bourrelle recrutée lors d’un casting pour persécuter les prisonniers. Une relation des plus étranges s’établira entre les deux protagonistes, entre pouvoir, persécution, entraide et désir… Relation à multiples facettes qui ne pourra que vous surprendre et en dit long sur la complexité de l’individu…
Comme à son habitude Amélie Nothomb nous expose un roman plaisant à lire. Je suis cependant resté un peu sur ma faim car j’ai regretté le caractère artificiel de certaines situations improbables et/ou incohérentes, j’ai trouvé que l’auteure glissait vers la facilité et n’avait pas exploité tout le potentiel d’une thématique pourtant d’une grande richesse à mon sens.
Ce roman ouvre une réflexion sur la question de la dignité humaine au sein d’une société médiatique assoiffée de sensationnel et de voyeurisme. Elle interroge sur la responsabilité de tout un chacun, des concepteurs au public en passant par les médias et les intellectuels, dans le développement malsain du phénomène de téléréalité engendrant une déshumanisation des victimes, de leurs bourreaux et, finalement, de l’ensemble de la population.
Des questions cruciales qui nous renvoient à nous-mêmes et à nos habitudes télévisuelles.
Désormais, à vous de vous faire votre avis !