Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 dénonce les régimes dictatoriaux passés, présents, et même futurs. Il nous explique comment, par la censure de toutes les sources de culture et d’information, notamment la télévision et surtout les livres, la société dans laquelle vit notre héros est conditionnée. Les êtres sont semblables à des machines car vidés de toute intériorité, de toute émotion ou réflexion et les rares habitants qui osent ouvrir les yeux sur leur condition sont tout simplement éliminés, afin de ne pas créer d’effet boule de neige, et d’éviter de contaminer les autres par leurs questions sur le monde et par leurs différences.
Ainsi l’état dictatorial garde le contrôle sur ce monde. Les livres sont jugés néfastes car ils contiennent des idées nuisibles on y trouve uniquement de mauvaises choses et ils entraînent des inégalités sociales. Les gens sont surtout beaucoup plus facilement contrôlables.
En effet, ils ne peuvent plus penser d’eux-mêmes, et ne peuvent plus découvrir de nouvelles choses. Ils sont dans l’incapacité de s’appuyer sur le souvenir de l’humanité puisque celui-ci n’existe plus. On voit même que notre héros Montag participe à la destruction des souvenirs, de par son métier de « pompier brûleur de livres ».
Mais heureusement tout n’est pas perdu, des survivants de la mémoire, les soldats de la culture sont là pour aider notre héros à transmettre le souvenir et la mémoire de notre histoire, et ainsi permettre à la société de se libérer de cet état totalitaire.
C’est un livre essentiel qui nous amène à réfléchir sur les risques toujours (très) actuels de la mise en place d’une dictature par suppression de toute source de réflexion et d’émotion comme la culture via les livres mais aussi les sentiments entre humains, source potentielle de révolte.
C’est aussi un livre sur la capacité d’un homme à dire non, à se révolter contre un système injuste et cruel auquel il a pourtant adhéré pleinement depuis toujours. Cela nous montre que rien n’est jamais perdu et qu’une prise de conscience peut entrainer un changement radical d’attitude. Le fait que cette transformation soit due à la découverte de la lecture met aussi en évidence toute la puissance de la littérature qui participer à l’épanouissement de l’individu aussi bien sur le plan culturel que sur celui de la réflexion mais aussi des sentiments.
Finalement, c’est un livre sur l’espoir d’une humanité qui se doit de lutter sans cesse pour préserver son bien le plus précieux : la liberté.