Fanny est sage-femme. Louis est professeur de piano. Ils se rencontrent lors de l’accouchement d’Aurélie, la belle-sœur de Louis, veuve depuis peu. Tous deux ont été malmenés par la vie. Elle perd son audition au fil du temps suite à une maladie déclenchée par sa première grossesse, lui porte un secret qui a privé son quotidien de tout éclat. La rencontre va se faire à travers la musique. Souhaitant rejouer du piano et écouter de la musique avant d’être totalement sourde, elle lui demande de lui donner des cours tous les jeudis. Il accepte et désire en monnaie d’échange les bracelets des nourrissons dont elle a assisté la venue au monde. L’accord est conclu sur cette étrange condition dont elle connaîtra l’origine au fil des leçons de piano.
Il lui apprend à s’imprégner de la musique autrement que par l’écoute, elle agit, par sa volonté et sa détermination, comme un baume sur le cœur blessé du professeur. Un lien se tisse, au-delà des partitions et des morceaux joués tous les jeudis. Une histoire facile à lire, des personnages attachants, Hugo Boris, qui a écrit ce premier roman en 2005, alterne les chapitres comme des tranches de vie de Fanny et Louis ; le dénouement n’est pas celui que l’on croit et c’est tant mieux, le suspens est maintenu jusqu’au bout et au-delà.
Ce livre vaut sa lecture pour la poésie des sentiments qui s’en dégage, la finesse de l’écriture exprimant l’influence de la musique, des sens auxquels elle fait appel et qui catalysent les sentiments qu’éprouvent les personnages l’un envers l’autre. J’ai suivi et vécu l’histoire de ces deux êtres avec un réel plaisir et une émotion particulière, je ne peux que vous conseiller de vous laisser à votre tour transporter par la magie de ce baiser qui changera la destinée de tous les personnages du récit…