Billet d’HAJAR IGRANE, étudiante en B.T.S. ASSURANCE portant sur LE MALADE IMAGINAIRE de MOLIERE

HAJAR IGRANE, B.T.S. ASSURANCE

 LE MALADE IMAGINAIRE de MOLIERE

 

Tout le monde connait Jean-Baptiste Poquelin dit Molière, grand nom de la comédie française. Tout le monde connait aussi sa dernière pièce Le Malade Imaginaire, une comédie en trois actes rythmés par des ballets. Mais tout le monde devrait la relire pour en découvrir, aujourd’hui encore, tout le génie de son auteur pour critiquer la médecine, l’hypocondrie de son personnage principal mais aussi la peinture de la société du XVIIe siècle.

 

Voici dont Argan, un riche homme, en bonne santé, qui pense cependant le contraire et s’entoure de plusieurs médecins, dont Monsieur Diafoirus qui administre des traitements sans se soucier de leur effet et Monsieur Purgon, qui lui fait croire que s’il reste plus de trois jours sans le visiter, il va mourir. Malheur à quiconque lui dit qu’il se porte bien ! Père d’Angélique, il souhaite la marier à un jeune médecin, Thomas Diafoirus, pour s’assurer une tranquillité contre la maladie. Mais Angélique est amoureuse de Cléante et en fait part à sa servante Toinette. Celle-ci, rusée comme il se doit, imaginera un double stratagème morbide pour convaincre Argan d’une part de la perfidie de sa seconde femme Béline, qui ne vise qu’à s’emparer de l’héritage, de l’autre de l’amour inconditionnel que lui voue sa fille. Enfin Béralde, frère d’Argan, tente, lui aussi, de lui ouvrir les yeux, lui qui considère les médecins comme des charlatans intéressés. A défaut de guérison, le dénouement présentera un compromis sauvant l’essentiel, l’amour triomphera lors d’une cérémonie réunissant l’art du théâtre, de la musique et de la danse.

 

Le personnage d’Argan est au centre de cette comédie. Aveuglé par la peur de la mort, marionnette de sa femme, exploité par les médecins, il en oublie le bonheur de sa fille et les réelles intentions de son épouse. Il est la représentation de ce que l’on nomme aujourd’hui comme une maladie mentale, l’hypocondrie. Ridicule, il fait rire et sert de prétexte à Molière pour dénoncer violemment les abus de la médecine mais aussi, peut-être, exprimer sa peur de la mort qu’il sent s’approcher de lui. Face à lui, plus encore que son frère, homme raisonnable qui échoue à le guérir de sa lubie, il trouvera Toinette sa servante, personnage capital, impertinente et autoritaire, qui le confronte à lui-même de façon assez violente car elle lui impose de simuler ce qu’il redoute le plus au monde.

 

Molière dénonce la médecine du 17ème siècle qui se résume à un catalogue de traitements tous similaires pour soigner les maladies, avec des saignées, des lavements, des herbes… Il critique violemment les médecins qui profitent de la naïveté de leur patient pour s’enrichir. L’auteur cible un des tourments de l’homme, la peur de la mort, qui pousse Argan à toutes les stupidités pour s’en éloigner. La volonté de guérison lui fait perdre la raison et oublier le principal, profiter de la vie.

 

Une histoire qui se lit facilement, qui est drôle et plaisante. Une intrigue simple et efficace, présentant des situations inattendues réjouissantes. Une comédie vraie diversifiant les types de comique : comique de mots, de gestes, de situations qui se conjuguent pour le bonheur du public. Une réflexion enfin sur une maladie particulière, une angoisse universelle, celle de la mort mais aussi sur les faux-semblants ou encore sur l’amour sous toutes ses formes qui à défaut de sauver permet de vivre mieux.

 

Le malade imaginaire est un bon classique de la littérature française à (re)découvrir.