Billet d’humeur de Gabrielle Blanquie,
Etudiante en B.T.S. Assurance,
portant sur L’Amant de Lady Chatterley de D. H. Lawrence
L’amant de Lady Chatterley est un livre dont j’avais vaguement entendu parler jusqu’à cet été mais sans plus et je n’avais donc aucune idée du sujet à part ce que le titre peut en suggérer. Ma maman me prêtant le livre au milieu de trois autres me souffle que dans son souvenir, il est un peu « chaud » ce qui finit de me décider pour celui-ci. Il faut dire que lectrice assidue jusqu’à mon adolescence, je n’ai plus beaucoup lu depuis.
Les cents premières pages du livre racontent le quotidien morne et routinier de Constance Chatterley auprès de son mari mutilé par la guerre et devenu de surcroît impuissant dans l’Angleterre industrialisée post Première Guerre Mondiale, et sur fond de lutte des classes. Je dois bien avouer qu’à la lecture des premières pages et de ses longues descriptions lyriques, un doute m’a envahi sur le potentiel et l’intérêt de l’histoire.
Toutefois, je patiente encore car évidemment je sais et j’attends même la rencontre avec le fameux amant, Olivier Mellors, le garde-chasse.
Celle-ci est particulièrement bien amenée de manière ironique (je m’en rends compte à la deuxième lecture car oui j’ai dû le relire et non sans déplaisir) et comme toute fille un tantinet romantique, j’apprécie le fait qu’il y ait une certaine forme de mépris entre eux au départ car cela laisse présager d’une relation d’autant plus passionnée pour la suite. Oui, il est difficile de cacher qu’à ce point de l’histoire, ma lecture se fait plus rapide afin d’arriver à cette relation et de voir ce qu’ils vont en faire.
Il devient difficile de quitter le personnage de Constance tant on finit par vibrer avec elle.
Mes doutes du début se sont complètement envolés au fur et à mesure de la passion grandissante entre Lady Chatterley et son garde-chasse. Je reconnais même que je suis un peu interpellée par l’aspect cru des descriptions de chacun de leurs ébats, qui se révèlent, ma foi, nombreux Leurs échanges verbaux ne manquent pas de sel non plus. Sans doute suis-je plus prude que je ne le pensais. Surtout cela m’interroge par rapport à l’époque à laquelle l’histoire se passe. Je ne pensais pas un instant que de tels dialogues pouvaient exister entre homme et femme dans les années 20, surtout entre deux êtres de classes sociales si différentes. Que ce livre ait fait scandale n’est pas étonnant, il brise les tabous sexuels et sociaux avec une belle audace qui me ravit. Je finis par avaler les 500 pages en cinq jours tellement je suis pressée de connaitre la fin, la passion triomphera-t-elle des convenances sociales ?
Une magnifique lettre achève ce récit et mon petit cœur de midinette est à jamais conquis….