La nuit est un témoignage d’Elie Wiesel, né en Roumanie. Il a voulu retranscrire ses années passées en camp de concentration pendant la seconde guerre mondiale en compagnie de son père.
Elie Wiesel est un adolescent juif en 1942 lorsqu’il se fait déporter avec sa famille de sa ville natale, Sighet. Il est amené à Auschwitz-Birkenau, sa mère et sa petite sœur sont tout de suite menées vers des chambres à gaz et il n’en entend plus jamais parler. Cependant lui et son père sont considérés aptes à travailler, ils arrivent ainsi au camp. Ils réussissent tant bien que mal à se retrouver dans le même block afin de ne pas se séparer et se soutenir mutuellement. Dès lors, commence leur survie dans le camp.
Tout au long de l’histoire, nous assistons à l’entraide entre père et fils. Nous voyons leur envie de survivre ensemble et de ne pas s’abandonner, ne pas aller chacun de son côté et se battre seulement pour soi-même. Pourtant Elie est plus jeune et plus résistant que son père qui commence vite à perdre des forces et à ne plus pouvoir faire d’effort. Elie doit donc subvenir à ses propres besoins ainsi qu’à ceux de son père. Très rapidement, aider son père signifie se sacrifier soi-même. Il ne possède pas assez de force pour eux deux mais ne pas laisser mourir son père devient son devoir.
Son père finit par tomber gravement malade. Un détenu du camp lui suggère de prendre sa ration de pain quotidien en plus ainsi il survira un peu plus facilement. Elie refuse mais cette idée commence à lui plaire et il commence à se détester pour apprécier cette idée qui va contre ses valeurs et contre son humanité. Ce témoignage nous montre la déshumanisation des prisonniers des camps de concentration. Ils sont traités comme des animaux et finissent par agir comme tel, contre leur gré. Ils n’ont pas le choix et ne se rendent peut-être pas compte de ce qu’ils sont en train de faire, leur instinct de survie prend le dessus et la seule chose qui importe désormais pour eux est de survivre un jour de plus avec l’espoir que demain sera la libération. Les détenus sont prêts à s’entretuer pour un bout de pain, ils sont prêts à battre un de leur camarade pour ne pas être battu eux-mêmes. Les fils laissent tomber leur père, il n’existe plus aucune notion de famille ou d’amitié car ceux qui se soucient trop des autres sont considérés comme faibles et les faibles meurent lorsque la loi du plus fort règne.
C’est un constant combat qui a lieu dans l’esprit du jeune Elie, il veut survivre mais abandonner son père n’est pas une option pour lui. Tout au long du roman, j’ai été touché par le récit. C’est un livre très dur et bouleversant car le personnage principal n’a que 15 ans et on n’arrête pas de se demander ce que nous aurions fait à sa place. On se demande si on aurait pu tenir et également comment Elie va survivre à tout cela. C’est une leçon de vie qui nous fait relativiser les petits tracas de notre quotidien mais également nous montre un des pires côtés de l’humanité, c’est un livre révoltant car nous assistons à l’injustice à laquelle est confronté Eliezer Wiesel mais aussi tous les autres juifs ou même non-juifs envoyés dans des camps de concentration sans aucune raison valable. Nous voyons ce que des humains comme nous ont pu accomplir de terrible, cela nous amène à réfléchir sur la nature humaine, source à la fois d’amour et de beauté mais aussi des pires atrocités.
La nuit est un récit que tout le monde devrait lire selon moi car c’est une partie de notre histoire qu’il est essentiel de ne pas oublier à la fois pour les victimes mais aussi pour nous amener à prévenir une récidive qui est, malheureusement, toujours possible. C’est aussi un témoignage accessible, bien raconté qui nous parle d’amour, de solidarité et grandeur humaine à travers la résistance menée contre la déshumanisation.
Un livre essentiel qui marque durablement son lecteur.