Vous venez de perdre tout votre argent, il ne vous reste plus rien et, totalement désespéré, vous souhaitez vous suicider. Seriez vous prêt à vendre votre âme au diable contre un talisman capable d’exaucer le moindre de vos désirs ? Raphael de Valentin, jeune homme ruiné et sans plus aucun espoir, lui, ne se pose pas la question.
Alors qu’il erre sur le quai Voltaire à Paris, décidé à attendre la tombée de la nuit pour se jeter du haut du pont et ne pas laisser de traces, il entre dans un magasin d’antiquités où Il est accueilli par un personnage étrange, un vieil homme qui lui propose alors ce qui est pour lui la solution à ses problèmes : une peau de chagrin sur laquelle sont inscrits les caractères suivants « si tu me possède, tu possèderas tout mais ta vie m’appartiendra ». Le gérant met en garde Raphael sur l’utilisation de cette peau, il l’informe qu’à chaque désir exaucé sa taille réduira et sera en corrélation avec la taille de la vie qui lui restera a vivre. Mais Raphael, sans réfléchir, accepte le pacte. Les portes des soirées mondaines s’ouvrent alors à lui et à ses amis. Grâce à sa rencontre avec Rastignac, Raphael découvre la luxueuse société parisienne, tombe amoureux d’une belle femme riche et belle mais aussi indifférente à lui, la comtesse Feorada, se jette dans une vie de débauche, avant, finalement, de découvrir l’amour, le vrai, celui qui donne envie de vivre mais la peau de chagrin n’a cessé de se rétrécir, menaçant la vie des amants alors même qu’ils ne souhaitent que s’unir.
Le roman écrit par Honoré de Balzac, pourtant écrit au XIX° siècle, nous touche toujours autant car il nous parle de nous, des passions humaines mais aussi d’une problématique sociale bien actuelle dans cette société de consommation. Il nous interpelle sur l’importance excessive que nous donnons aux biens matériels. Nous avons trop tendance à penser, comme Raphaël, que l’accumulation de l’avoir nous apportera le bonheur et que notre réussite passe par la multiplication des plaisirs liés à la consommation. Le rétrécissement de la peau de chagrin nous amène à prendre conscience de la déchéance de l’être humain, qui est bloqué dans une sphère d’insatisfaction, qui se perd lui-même en sacrifiant son être à l’avoir. Raphaël ne prendra conscience des vraies valeurs, celles qui auraient pu lui apporter le bonheur qu’à la fin de son aventure. A nous d’en tirer leçon et d’essayer d’orienter notre vie vers des désirs plus constructifs et susceptibles de nous correspondre.
L’histoire de Raphael de Valentin est captivante dès le début, elle nous porte jusqu’à la fin. L’écriture descriptive rend le roman facile à lire et à s’approprier. Nous pouvons nous identifier au personnage principal et donc nous poser les bonnes questions.
Ce livre m’a beaucoup plu car il mêle une intrigue plaisante, fantastique et romanesque, à une réflexion sur l’humain, ses passions destructrices mais aussi son combat pour se sauver de ses propres faiblesses.